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Editions Métailié
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En découvrant le squelette d'une femme dans une grotte, la paléontologue n'a pas seulement mis au jour une sépulture vieille de 35 000 ans, mais également la première scène de crime de l'Histoire.
Quelle révélation est allée colporter Oli, cette femme venue du fond des âges, entraînant à sa suite l'humanité dans un chaos irrémédiable ? Qu'a-t-elle voulu nous dire en plaçant l'empreinte de sa main mutilée au centre de cette fresque de la douleur et de l'impuissance ? «Regardez donc ce qu'ils m'ont fait» ; «Regardez, ce qu'ils nous ont fait subir à nous toutes !»
Oli veut être une chasseuse car la chasse est interdite aux femmes. Comme toutes les héroïnes de l'auteur, elle est portée par le même vent de liberté et elle revendique avec une âpre autorité et un humour caustique son droit au bonheur.
D'une plume hilarante et acérée comme la lance de sa chasseuse, Hannelore Cayre mène le lecteur ravi au coeur de la préhistoire sur les traces de nos origines et joue avec notre avidité à écouter des histoires. -
L'hiver est froid et dur en Laponie. À Kautokeino, un grand village sami au milieu de la toundra, au centre culturel, on se prépare à montrer un tambour de chaman que vient de donner un scientifique français, compagnon de Paul Emile Victor. C'est un événement dans le village. Dans la nuit le tambour est volé. On soupçonne les fondamentalistes protestants laestadiens : ils ont dans le passé détruit de nombreux tambours pour combattre le paganisme.
Puis on pense que ce sont les indépendantistes sami qui ont fait le coup pour faire parler d'eux. La mort d'un éleveur de rennes n'arrange rien à l'affaire. Deux enquêteurs de la police des rennes, Klemet Nango le Lapon et son équipière Nina Nansen, fraîche émoulue de l'école de police, sont persuadés que les deux affaires sont liées. Mais à Katokeino on n'aime pas remuer les vieilles histoires et ils sont renvoyés à leurs courses sur leurs scooters des neiges à travers l'immensité glacée de la Laponie, et à la pacification des éternelles querelles entre éleveurs de rennes dont les troupeaux se mélangent.
Au cours de l'enquête sur le meurtre Nina est fascinée par la beauté sauvage d'Aslak, qui vit comme ses ancêtres et connaît parfaitement ce monde sauvage et blanc. Que s'est-il passé en 1939 au cours de l'expédition de Paul Emile Victor, pourquoi, avant de disparaître, l'un des guides leur a-t-il donné ce tambour, de quel message était-il porteur ? Que racontent les joïks, ces chants traditionnels que chante le sympathique vieil oncle de Klemet pour sa jeune fiancée chinoise ? Que dissimule la tendre Berit malmenée depuis cinquante ans par le pasteur et ses employeurs ? Que vient faire en ville ce Français qui aime trop les très jeunes filles et a l'air de bien connaître la géologie du coin ? Dans une atmosphère à la Fargo, au milieu d'un paysage incroyable, des personnages attachants et forts nous plongent aux limites de l'hypermodernité et de la tradition d'un peuple luttant pour sa survie culturelle.
Un thriller magnifique et prenant, écrit par un auteur au style direct et vigoureux, qui connaît bien la région dont il parle.
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« On était donc fin juillet, le soleil incendiait le ciel ; les Parisiens migraient vers les plages, et alors que j'entamais ma nouvelle carrière, Philippe, mon fiancé flic, prenait son poste comme commandant aux stups de la 2e dpj.
- Comme ça on se verra plus souvent, m'a-t-il dit, réjoui, en m'annonçant la nouvelle deux mois auparavant, le jour de sa nomination.
J'étais vraiment contente pour lui, mais à cette époque je n'étais qu'une simple traductrice-interprète judiciaire et je n'avais pas encore une tonne deux de shit dans ma cave ».
Comment, lorsqu'on est une femme seule, travailleuse avec une vision morale de l'existence... qu'on a trimé toute sa vie pour garder la tête hors de l'eau tout en élevant ses enfants... qu'on a servi la justice sans faillir, traduisant des milliers d'heures d'écoutes téléphoniques avec un statut de travailleur au noir... on en arrive à franchir la ligne jaune ?
Rien de plus simple, on détourne une montagne de cannabis d'un Go Fast et on le fait l'âme légère, en ne ressentant ni culpabilité ni effroi, mais plutôt... disons... un détachement joyeux.
Et on devient la Daronne.
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En 2002, à la sortie d'un hôtel à Karachi, un attentat à la bombe a coûté la vie à 14 personnes, dont 11 ingénieurs français travaillant à la mise au point d'un sous-marin acheté par le gouvernement pakistanais. Toutes les victimes venaient de la base nautique de Cherbourg. Vingt ans après un jeune journaliste localier, fils de l'un des ingénieurs rescapés de l'attentat, décide de mener une véritable enquête sur les coupables : les poseurs de cette bombe et leurs commanditaires. Une enquête menée par les Français a certes mis à jour les pots-de-vin ayant servis au financement de la campagne de Balladur, mais tout s'est arrêté là. Les morts et les blessés ont été abandonnés.
Le jeune homme trouve à Karachi une aide auprès d'un homme droit qui a connu son père, et fidèle aux valeurs du travail bien fait et de la loyauté, mais il progresse dans une jungle de mensonges politiques avant de découvrir que la vérité de Karachi ne se trouve pas dans les journaux mais dans les poèmes que tous récitent.
A l'instar de son personnage, Olivier Truc a repris l'enquête sur place et son recours à la fiction l'aide à comprendre les raisons et les coupables.
Des personnages attachants et une enquête rigoureuse apportent des réponses sur les événements de Karachi, mais aussi sur les luttes de pouvoir régionales et syndicales en France. Un roman remarquable au rythme addictif. -
Laponie suédoise. Des corbeaux et des loups. Des rennes et des rêves.
En pleine période du marquage des faons, un troupeau de rennes est décimé le long de la voie ferrée qui transporte le minerai de fer. Nina Nansen et Klemet Nango, enquêteurs de la police des rennes, se retrouvent au coeur d'un conflit qui déchire un clan d'éleveurs sami.
Il y a aussi Anja, une jeune Sami marginalisée, à qui on a confié le pouvoir de tuer. Anja, celle qui voulait écouter les pierres de la toundra. Celle qui ne veut plus se taire. Celle qui ne veut plus plier. Celle qui voudra inventer le grand récit. Face à une colonisation qui ne dit pas son nom, elle va entrer en résistance. Avec ses propres méthodes. Et ses démons qui vont croiser ceux de Klemet.
Les enjeux énormes des terres rares et de la survie des Sami en tant que peuple se télescopent. Pour assurer la transition énergétique, faudra-t-il sacrifier ce peuple d'éleveurs de rennes ? Dans le paysage incroyable d'un solstice d'été dans le Grand Nord, Olivier Truc nous raconte avec un talent irrésistible les luttes du pays sami. Un thriller magnifique. -
L'inspecteur Erlendur, un vieux policier de Reykjavik, mal nourri, toujours de mauvaise humeur, dans la tradition du genre, enquête sur le meurtre d'un vieil homme. Dans l'ordinateur de la victime, on trouve des photos pornographiques immondes et, coincée sous un tiroir, la photo de la tombe d'une enfant de quatre ans. Erlendur n'accepte pas la thèse du crime de drogué en manque, il retrouve un ami de cet homme en prison et découvre le passé de violeur de la victime. A travers l'autopsie de la petite fille morte quarante ans auparavant, il découvre la Cité des Jarres et le fichier génétique de la population islandaise.
L'écriture de Indridason reprend aux vieilles sagas leur humour sardonique, l'acceptation froide des faits et leurs conséquences lointaines. Ce livre, écrit avec une grande économie de moyens, va bien plus profond que la plupart des romans policiers : il transmet le douloureux sens de l'inéluctable qui sous-tend les vieilles sagas qu'au Moyen Age les Islandais se racontaient pendant les longues nuits d'hiver. Il représente un remarquable apport à la tradition. Et chez Indridason l'humanité triomphe toujours.
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Une pluie continue épuise les hommes et les bêtes.
Alors que les éleveurs du clan Balva procèdent à l'abattage annuel des rennes, des ossements humains sont retrouvés dans l'enclos, au pied de la Montagne rouge.
Or, le clan est opposé à un groupement de forestiers et de fermiers dans un procès exceptionnel à la Cour suprême de Stockholm. L'enjeu - le droit à la terre - est déterminant pour tous les éleveurs de rennes du pays : qui était là le premier ?
La patrouille P9 de la police des rennes est chargée de l'affaire, mais l'identification du squelette, en l'absence de crâne, est difficile. Klemet et Nina commencent une enquête auprès des musées et des institutions, et découvrent un XIXe siècle collectionneur de types humains et un XXe siècle porté sur les idéologies purificatrices, perdus dans les tréfonds nauséabonds de l'histoire suédoise. Ils se heurtent à l'inertie, à la défiance voire à l'hostilité de l'administration. Ils découvrent aussi une mystérieuse vague de disparition d'ossements et de vestiges sami, autant de preuves potentielles de la présence originelle des Sami.
Klemet, plus que jamais empêtré dans sa double identité lapone, et Nina, qui le supporte de moins en moins, croisent des personnages souvent ambigus. Des archéologues aux agendas obscurs qui s'affrontent. Petrus, le chef sami, écartelé entre son devoir, son fils et la poursuite des rêves de son père dans les paysages grandioses et désolés des forêts primaires du fin fond de la Laponie. Bertil l'antiquaire au passé politique douteux, et Justina l'octogénaire aux étranges talents de conductrice d'engins et son groupe d'adeptes de la marche nordique et du bilbingo. Sans oublier une masseuse thaïlandaise...
Ce troisième tome des aventures de la police des rennes est passionnant et troublant, ses héros sont complexes et attachants, le talent de conteur d'histoires d'Olivier Truc se déploie entre suspense, émotion et humour, et prouve une fois de plus que les 22 jurys de lecteurs qui lui ont à ce jour décerné leurs prix ne se sont pas trompés.
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Hammerfest, petite ville de l'extrême nord de la Laponie. Les bords de la mer de Barents, le futur Dubai de l'Arctique. Tout serait parfait s'il n'y avait pas quelques éleveurs de rennes.
L'histoire se déroule au printemps, quand la lumière ne vous lâche plus, obsédante. Autour du détroit du Loup qui sépare l'île où se trouve Hammerfest de la terre ferme, des drames se nouent. Alors que des rennes traversent le détroit à la nage, un incident provoque la mort d'un jeune éleveur. Peu après, le maire de Hammerfest est retrouvé mort près d'un rocher sacré qui doit être déplacé pour permettre la construction d'une route longeant le détroit. Et les morts étranges se succèdent encore.
À Hammerfest, les représentants des compagnies pétrolières norvégiennes et américaines ont tout pouvoir sur la ville, le terrain constructible est très convoité, ce qui provoque des conflits avec les éleveurs de rennes qui y font paître leurs animaux l'été.
Les héros de ce grand centre arctique de la prospection gazière sont les plongeurs, trompe-la-mort et flambeurs, en particulier le jeune Nils Sormi, un plongeur d'origine sami.
Klemet et Nina mènent l'enquête pour la police des rennes. Mais pour Nina, troublée par les plongeurs, une autre histoire se joue, plus intime, plus dramatique. Les jeunes plongeurs qu'elle découvre lui rappellent ce père scaphandrier qui a disparu depuis son enfance. Subissant cette lumière qui l'épuise, elle va partir à la recherche de ce père mystère, abandonnant Klemet à sa mauvaise humeur, à ses relations ambiguës avec son ombre.
Et c'est une police des rennes en petite forme qui va faire émerger une histoire sombre venue des années 1970, dévoilant les contours d'une patiente vengeance tissée au nom d'un code d'honneur venu d'un autre monde, montrant à quel prix a été bâtie la prospérité de la région.
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Comment élaguer, sans soulever de soupçons, toutes les branches d'un arbre généalogique pour arriver à un héritage. Un roman noir sarcastique avec des justicières pleines d'humour et de mauvais esprit qu'on n'a pas envie de condamner.
Au XIXe siècle, les riches créaient des fortunes et achetaient des remplaçants pour que leurs enfants ne partent pas à la guerre. Aujourd'hui, ils ont des héritiers très riches et des descendants inconnus mais qui peuvent légitimement hériter !
En 1870, l'un des fils d'une grande famille d'industriels a été un utopiste généreux et a reconnu un enfant illégitime. En 2016, Blanche, la non-conformiste aux béquilles, entend parler des deuils qui frappent cette famille sans scrupules et découvre qu'elle pourrait très bien elle aussi accéder à cette fortune. Devant le cynisme affairiste, elle va faire justice en se servant de tout ce que la modernité met à notre portée.
Une incroyable galerie de personnages : des méchants imbuvables, de riches inconscients, des idéalistes, une île où règne le matriarcat, des femmes admirables, avec en toile de fond une évocation magistrale de Paris assiégée par les Prussiens et le déménagement du Palais de Justice aux Batignolles.
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Dans ma cellule je pense à elle, Bettý, si belle, si libre, qui s'avançait vers moi à ce colloque pour me dire son admiration pour ma conférence. Qui aurait pu lui résister. Ensuite, que s'est-il passé ? Je n'avais pas envie de ce travail, de cette relation. J'aurais dû voir les signaux de danger. J'aurais dû comprendre bien plus tôt ce qui se passait. J'aurais dû... J'aurais dû... J'aurais dû...
Maintenant son mari a été assassiné et c'est moi qu'on accuse. La police ne cherche pas d'autre coupable. Je me remémore toute notre histoire depuis le premier regard et lentement je découvre comment ma culpabilité est indiscutable, mais je sais que je ne suis pas coupable.
Un roman noir écrit avant la série qui fit connaître le commissaire Erlendur.
Arnaldur INDRIDASON est né à Reykjavik en 1961. Diplômé en histoire, il est journaliste et critique de cinéma. Il est l'auteur de romans noirs couronnés de nombreux prix prestigieux, publiés dans 37 pays.
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Comment Christophe Leibowitz, avocat revenu de tout, loin des belles affaires d'Assises dont tout le monde parle, éternel commis d'office à la défense de délits minables, est-il enfin parvenu à être satisfait de son sort ?
Est-ce parce qu'il occupe ses journées à convertir avec une patience extrême un proxénète albanais à la lecture de L'Éducation sentimentale derrière les barreaux de la prison de Fresnes ? Ou parce que son nom s'étale en première page aux côtés de celui de l'ennemi public numéro un ?
Le premier roman d'Hannelore Cayre, auteur de La Daronne : sans pitié, drôle et méchant.
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La Havane. Hiver 1989. Le lieutenant Mario Conde est chargé d'enquêter sur la disparition
mystérieuse du directeur d'une grande entreprise. Rafael Morín était étudiant avec Mario Conde, il
était beau, brillant, et il a épousé Tamara, le grand amour de Mario. Le lieutenant Conde va mener
une double recherche sur son passé et sur le disparu.
Dans ce premier roman de la tétralogie Les quatre saisons, Leonardo Padura nous présente ses
personnages : le Vieux, commissaire et grand fumeur de cigares, Carlos El Flaco, l'ami d'enfance,
vétéran des guerres d'Angola cloué dans son fauteuil roulant, Josefina la cuisinière qui crée des
banquets avec rien, et tout le petit monde d'un quartier populaire de La Havane autour de Mario
Conde, le flic amateur de rhum et de littérature, le représentant de la génération « cachée », celle
dont la lucidité mesure cruellement les échecs des utopies.
« Est-ce à dire que le lecteur se délecte ici d'un bon roman noir, à la Raymond Chandler ? Oui,
mais son plaisir et son intérêt vont plus loin. »
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Dans sa jeunesse révolutionnaire, Antonin a voulu être bandit, mais il a dû admettre qu'il n'était pas doué pour ça, et il est devenu auteur de romans noirs et traducteur. Un matin, des décennies après, alors qu'il attend Olga, boxeuse féministe et amour de sa vie, apparaît Guillaume. Fils d'un droguiste assassiné par un braqueur dont Antonin a soutenu la libération, il est venu lui demander des explications. La rencontre de ces trois-là va engendrer la catastrophe qu'Antonin attend depuis toujours.
Polar ou autofiction mensongère ? On plonge dans l'histoire agitée de la fin du XXe siècle, dans une étrange course au trésor évoquant de célèbres affaires politico-judiciaires, de l'après-68 et des années Mitterrand au G8 de Gênes.
Antonin, le narrateur funambule mais quelque peu démuni devant les changements du monde, tourne autour de la question : comment se mettre à la place d'un autre, en particulier quand on est un intellectuel et que cet autre tue ? L'auteur, lui, relève le défi dans une intrigue formidablement bien construite autour de personnages inoubliables, avec les armes de la littérature : la verve, l'humour, le style.
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Un jeune Touareg est retrouvé mort au pied d'un figuier, non loin de Tombouctou. Quelques heures plus tard, devant un hôtel de la ville, un cavalier enturbanné de noir tire trois coups en l'air en proférant : "Sales mécréants de Français, vous allez tous mourir. Qu'Allah vous maudisse !" Branle-bas de combat : les terroristes sont à nos portes ! Il n'en faut pas plus pour que Bamako dépêche sur place le commissaire Habib, flanqué de son adjoint Sosso et d'un agent du Renseignement français, Guillaume.
À Tombouctou on a le sang chaud, et la famille a tôt fait d'accuser un clan rival et néanmoins parent, tandis que tout le monde tente d'écarter Habib de l'enquête : les notables lui conseillent fermement de repartir chez lui sans faire de vagues, le gouverneur lui propose de confier l'enquête à un marabout-devin très puissant. Guillaume, lui, voit des terroristes partout, quand il ne tombe pas amoureux de chaque Tombouctienne qui passe. Avec son copain Sosso, ils écument les rues de la ville et découvrent fascinés quelques-unes des étranges coutumes du coin. Mais Habib est un vieux sage, pas du genre à se laisser impressionner ; entre le silence des uns et les mensonges des autres, il se fraye le seul chemin valable : celui de la vérité.
Juste avant la guerre, aux portes du désert malien, Moussa Konaté met en scène un peuple fier, qui défend farouchement ses traditions ; loin des clichés sur l'Afrique mystérieuse ou l'islamisme rampant, il livre un roman policier efficace et juste, où l'on découvre que, dans les tribus touaregs, les femmes ne disent rien mais n'en pensent pas moins.
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L'affaire des coupeurs de têtes
Moussa Konaté
- Editions Métailié
- Métailié Noir
- 7 Mai 2015
- 9791022601597
À Kita la foule venue accueillir l'équipe de foot est repartie de la gare en dansant et en abandonnant sur place un mendiant immobile et surtout sans tête. Dans la nuit un esprit vêtu de rouge est passé dans la colline armé d'une torche. Le matin suivant, un autre mendiant décapité a été trouvé au marché. Le commissaire Dembélé et son adjoint, le moderne Sy, sont dépassés par la situation. Les notables et les religieux y voient un châtiment de la dépravation moderne. Le commissaire Habib est envoyé à leur rescousse, il connaît bien la ville et ses coutumes. Il sait résister aux pressions multiples. Habib et le jeune Sosso, son adjoint, mènent l'enquête, chacun selon son style et ses compétences, et évitent les embûches qu'on leur tend pour que rien ne bouge. Les cadavres sans tête se multiplient, les jeunes gens modernes font des affaires et les religieux prient. Mais que deviennent ces têtes sans corps ? Moussa Konaté raconte avec talent et tendresse le village où il a passé son enfance, il met en scène les enjeux de la société malienne prise entre tradition et modernité, entre logique de l'État et religion musulmane. Son style ironique et plein d'humour donne un charme tout particulier à ce dernier roman écrit quelques mois avant sa mort. Moussa Konaté est né à Kita (Mali) en 1951. Cofondateur du festival Étonnants Voyageurs à Bamako, dramaturge, éditeur, essayiste sagace, il s'est éteint en 2013, à Limoges. Dans la même veine romanesque il a publié L'Empreinte du renard, La Malédiction du lamantin (Fayard et Points), L'Assassin du Banconi (Série noire) et Meurtre à Tombouctou (Métailié).
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Ruoššabáhkat, « chaleur russe », c'est comme ça qu'on appelait ce vent-là. Ruoššabáhkat, c'est un peu l'histoire de la vie de Piera, éleveur de rennes sami dans la vallée de Pasvik, sur les rives de l'océan Arctique. Mystérieuse langue de terre qui s'écoule le long de la rivière frontière, entre Norvège et Russie. Deux mondes s'y sont affrontés dans la guerre, maintenant ils s'observent, s'épient.
La frontière ? Une invention d'humains.
Des rennes norvégiens passent côté russe. C'est l'incident diplomatique. Police des rennes, gardes-frontières du FSB, le grand jeu. Qui dérape. Alors surgissent les chiens de Pasvik.
Mafieux russes, petits trafiquants, douaniers suspects, éleveurs sami nostalgiques, politiciens sans scrupules, adolescentes insupportables et chiens perdus se croisent dans cette quatrième enquête de la police des rennes.
Elle marque les retrouvailles - mouvementées - de Klemet et Nina aux confins de la Laponie, là où l'odeur des pâturages perdus donne le vertige.
Olivier Truc nous raconte le pays sami avec un talent irrésistible. Il sait nous séduire avec ses personnages complexes et sympathiques. Et, comme dans Le Dernier Lapon et La Montagne rouge, il nous emmène à travers des paysages somptueusement glacés.
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Pierre Dhiboun, membre des forces spéciales françaises infiltré dans un groupe djihadiste au nord du Mali, a disparu à son retour en France. Manifestement, il a déserté. Mais de quelle armée ? Beaucoup de monde aimerait le savoir : sa supérieure directe - une générale de gendarmerie qui ne rend compte qu'au président -, une mystérieuse organisation d'anciens contractants de toutes les guerres d'Orient et tous les services secrets français. Dhiboun est-il un loup solitaire ?
Or voici qu'il réapparaît près d'une base où les armées occidentales mènent d'étranges opérations à distance, aux côtés d'une rousse piquante et de son amant chirurgien en rupture de chirurgie.
Ce qui semblait une classique affaire de terrorisme cantonnée à des déserts lointains va muter brusquement en rencontrant le Limousin profond, ses marginaux foldingues, ses gendarmes clochemerlesques, et surtout ses animaux bien décidés à n'en faire qu'à leur tête.
Car un loup, un vrai, pénètre sur le plateau de Millevaches.
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" Je me suis souvent demandé : est-ce que certains gens sont fous parce qu'ils s'occupent de musique, ou bien est-ce la musique qui les a fait devenir fous ? Hector Berlioz
Alors qu'il est à la recherche de la fille d'un producteur spécialisé dans les films X, Rubens, un détective privé vieillissant et mélomane, tombe sur le cadavre d'un violoniste qui a été professeur au Conservatoire de Bruxelles et dont l'appartement a été mis à sac. Il alerte aussitôt la police. Laquelle lui apprend peu de temps après qu'on a retrouvé sous le cadavre une lettre pornographique signée d'une certaine Jeanne Mansfield. Or cette Jeanne Mansfield serait une des anciennes clientes de Rubens.
Et voilà qu'à son tour, cette femme est assassinée. En cherchant à élucider ces meurtres, Rubens se heurte bientôt à son propre passé et au souvenir d'une amie qu'il a aimée et qu'il n'a plus revue depuis des mois. Mais déjà un nouveau crime est commis.
L'histoire, écrite dans un style nerveux et efficace, plonge dans l'univers sombre de la pornographie érigée en divertissement bourgeois et en produit de consommation. C'est aussi le roman d'une ville, Bruxelles, à la fois très réaliste et très mystérieuse.
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« Les employés de la distillerie ne me portent pas dans leur coeur. Ça les regarde. Mais je ne vais pas tolérer qu'ils se foutent de ma gueule. Ma tête à couper qu'il y en a plus d'un qui aimerait voir partir ma Monza dans le décor. Ils peuvent toujours attendre.» Pernambouc 1987, l'assassinat d'un délégué syndical jette toute la région sur les chemins de la violence. Toute la famille Carvalho, du patriarche autoritaire au dernier bâtard, se lance dans une course en avant pour maintenir son emprise sur l'immense plantation familiale. Corruption, faux semblants, trahisons tissent la trame de ce roman taillé à la machette. L'auteur s'élève dès ce premier roman à la hauteur des classiques du genre hard-boiled. Pas un temps mort : les pages s'avalent au même rythme que la cavale haletante du héros. Un coup de maître. B. F. Challenges Ce premier roman, qui ne cède à aucune facilité est une belle réussite, J.Desaubry , 813 Prix du Goéland masqué 2014
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Petits crimes contre les humanités
Pierre Christin
- Editions Métailié
- Suites Noir
- 3 Mai 2018
- 9791022607896
Salles de cours fermées, sans clé, ou sans électricité, ou sans chaises, ou sans prof, ou sans étudiants, ou sans rien... Préfabriqués provisoires devenus définitifs, bibliothèques barricadées, ordinateurs détraqués, cafet' pourrie, gazon rapé... On est sur le campus d'une modeste université de province, où la fac de lettres et sciences humaines devient soudain la cible d'e-mails aussi vengeurs qu'anonymes. Un vieux professeur émérite d'histoire de l'art en est la première victime. D'autres suivront.
Pour Simon, jeune agrégé employé sur un demi-poste d'assistant temporaire, des compétences jusqu'alors purement livresques vont devoir s'appliquer de façon pratique à un petit monde universitaire zébré par des stratégies contradictoires. Un legs somptueux de l'éminent défunt suscite en effet les convoitises des mandarins locaux, aussi bien que l'attention un peu trop soutenue des caciques du ministère de l'Éducation nationale.
Dans la lignée de D. Lodge et A. Lune, P Christin dépeint le milieu universitaire français tel qu'il est, avec un humour mêlé d'affection et de colère devant l'effarant délabrement de l'institution.
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Côte Est des Etats-Unis, début des années 40.
Dans l'inquiétante et superbe demeure du défunt millionnaire Michael Carmichael, les héritiers assistent à la lecture du testament. Dehors, une pluie diluvienne et la crue de la Susquehanna isolent la maison du reste du monde. Arche de Noé peuplée d'animaux empaillés mais aussi de souvenirs étranges et dramatiques, cet étouffant huis clos va devenir le théâtre d'un effroyable règlement de comptes post-mortem.
Nous retrouvons Mary Carrier, la détective des grands magasins Blankfort à New York - et héroïne chérie de Zelda Popkin - embarquée à bord d'un navire sur le point de sombrer corps et biens. Une enquête à la Agatha Christie riche et subtile l'attend, mais la nuit sera longue et le réveil douloureux.
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Tu touches pas à marseille
Jean-Paul Delfino
- Editions Métailié
- Suites Noir
- 26 Janvier 2000
- 9782864243304
Les politiciens sont devenus fous, ils ont vidé le " vieux port " pour y installer un bateau de guerre de la mafia russe, et ils ont aussi fermé le bar du marseillais.
Grosse erreur. vieux switch et bernie arrivent à la rescousse. il y a de la bagarre et c'est bon, il y a des méchants très méchants et puis des méchants pas si méchants parce qu'ils ont une fille de dix-huit ans si jolie et si innocente. il y a des politiciens qui retrouvent leur conscience, la " bonne mère " en danger de mort, les quartiers nord qui se révoltent. tu touches pas à marseille. il y a surtout une langue burlesque, riche, " hénaurme ".
Bref, c'est la suite de l'île aux femmes.
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Le maire communiste d'une commune de Seine-Saint-Denis est assassiné.
Le rédac chef du journal municipal enquête. Par un auteur accompli du genre, un roman policier fort réaliste qui s'attache principalement, sur fond de gris banlieue, à observer, démonter et dénoncer les magouilles immobilières, la corruption ordinaire, les fausses factures, etc. Garanti d'époque. Libération Gérard Delteil signe là, plus qu'un polar, une plongée discrètement nostalgique dans le quotidien d'une banlieue rouge, sur fond de " petite cuisine " électorale.
L'Evénement du Jeudi