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Riffle
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à minuit les chiens cessent d'aboyer
Michaël Moslonka
- Riffle
- Riffle Noir
- 11 Octobre 2010
- 9782916225081
Le regard que pose le capitaine Blacke sur ses contemporains autant que sur lui-même est noir comme le charbon, tranchant comme une lame de couteau. Le genre de lame qui a tué Dylan Druelles aux alentours de minuit sur le parking du McDo d'Auchel.
Qui a assassiné ce nazillon des bacs à sable ? À cette question, le flic répond avec sa hargne et son mépris. À ses sarcasmes, s'oppose Amélie Laribi, une lieutenante intègre et rêveuse qui n'aura de cesse qu'elle réussisse à innocenter « le coupable idéal » en retrouvant le vrai tueur. Pour que la paix puisse revenir dans l'agglomération minière de son enfance.
Mais. peut-on vraiment empêcher les chiens d'aboyer ?
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Noel 2007, Saulmères. Une baraque à frites a pris feu. Tout le monde pense à une arnaque à l'assurance et Corinne Maresquier est chargée de l'enquête. Quand Papy Malou est retrouvé assassiné chez lui, tout le commissariat est sur le pied de guerre. Car c'est un personnage sans histoire, ancien artisan à la retraite, et parce que un meurtre dans cette ville du nord est toujours un événement exceptionnel.
Le commandant de police Jacobsen est naturellement chargé de l'enquête et on lui octroie Corinne. L'enquête montre rapidement que sa femme, à moitié sourde n'a rien entendu, et que Georges Malou participait bénévolement à de nombreuses associatives dont Caritas qui vient en aide aux immigrés clandestins qui cherchent à rejoindre l'Angleterre. Mais pourquoi donc ce retraité paisible a-t-il été tué par une balle de 9mm, arme utilisée plutôt par de grands malfaiteurs ?
Papy Malou se révèle un personnage un peu plus trouble qu'un paisible artisan à la retraite. Il était plus intéressé par les notables de la ville que par le bénévolat, et c'était un joueur invétéré. En parallèle, les baraques à frites flambent. Antoine Bernard est retrouvé assassiné dans les restes calcinés de l'une d'elles, alors qu'il avait contacté Jacobsen pour lui donner des informations. Les pistes pleuvent, les mystères s'épaississent pour aboutir à un final .
Je ne vous en dirai pas plus, car l'enquête policière, au demeurant classique, est prenante et surprenante à souhait. Le principe de l'auteur est simple : nous donner des dizaines de fausses pistes avant de patiemment démêler les fils qu'il a lui-même emmêlé. Et c'est d'autant mieux fait que l'on suit un couple de policiers qui sont des gentils, amoureux l'un de l'autre sans oser franchir le pas de la vie commune, deux beaux personnages qui ont souffert, qui ont le remède à portée de leur main sans oser le prendre.
L'autre chose qui m'a plu, c'est la description de la vie en province. C'est remarquablement bien fait, quand il s'agit de décrire les relations entre les gens, les petites inimitiés, les on-dit que l'on entend au café. Et je suis d'autant plus époustouflé que la ville est totalement inventée par l'auteur et qu'elle nous semble à nous, lecteurs, terriblement vivante. On pourrait même faire le plan de la ville voire des environs, rien qu'en lisant ce livre.
Enfin, il y a le sujet, cette ville qui a vécu innocente, presque protégée des horreurs modernes, et qui se réveille en plein milieu d'un monde qu'elle ne comprend pas. Le réveil est dur, avec ces notables qui n'ont pas plus de respect envers leurs électeurs qu'envers des chiens, avec ces pauvres immigrés qui survivent dans ce que les gens du coin appellent la jungle (c'est dire !), avec ces associations caritatives qui profitent du système voire de ceux qu'elles sont censés aider, avec ces flics haut gradés qui sont à moitié cow-boys ratés, à moitié obnubilés par les chiffres.
Avec ce livre, qui décrit une vérité hallucinante que nous connaissons mais qu'il est bon de rappeler, vous découvrirez une région qui subit, des gens simples qui vivent sans tout comprendre, des immigrés clandestins que tout le monde voudrait nier ou gommer, et une bonne histoire policière classique avec des personnages attachants. Nul doute que je vais revenir voir du coté de l'oeuvre de Dirck Degraeve, car j'y ai pris beaucoup de plaisir.
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Anéanti par la disparition de son Héloïse, Jean de Mady s'est jeté sur le chemin des étoiles, jusqu'à Compostelle. Des millions de pas, pour tenter de redonner un sens à sa vie. Accompagnez-le dans son cheminement. Pas à pas, vous serez ce pèlerin laïc qui va se nourrir de rencontres magnifiques. Ecoutez-le, il vous parle : Des jeunes, des vieux, des quatre coins du monde. Un chef indien sorti de son Amérique. St Jacques sous son porche. Deux parents qui ont perdu leur fille vivante. Cette vierge noire sur un tas de sacs. Un jeune nanti qui veut changer de vie. Deux ravis au coeur d'or. Roland de Roncevaux sans sa légende. Des cathédrales. Des étoiles filantes. Des chants, des chants, Ultreïa. et ce gamin qui n'avait qu'une main. et Fred. et Ludo. et Zoé. et Léonie. et tous les autres.
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La verrerie de Saulmères a contribué pendant un siècle à la prospérité de la région. Quand elle s'apprête à licencier la moitié de son personnel, la colère gronde et le meurtre du fondateur d'une revue anarchiste déclenche une série d'attentats menés par Nord-Rouge, un groupe terroriste qui s'en prend au complexe industriel et à la famille Dupont qui le dirige. Dans le même temps, des blondes mystérieuses sont aperçues en ville à la nuit tombée, à la recherche d'un ordinateur portable censé recéler des données compromettantes sur la liquidation du site. Comment le commandant Jacobsen et Corinne Maresquier, sa compagne, vont-ils dénouer les fils de cet imbroglio tout en ménageant les Dupont dont la puissance économique dissimule de sordides rivalités et un passé douteux ?
Dirck Degraeve nous livre ici le quatrième volume des enquêtes du couple Jacobsen-Maresquier dans le contexte tendu de la crise économique qui vide le Nord-Pas-de-Calais de ses industries.
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Auchel, automne 2010.
Virgile David Blacke n'est plus flic et Amélie Laribi a endossé sa veste de capitaine.
Ces deux-là ont travaillé ensemble. Ils se sont supportés. Ils ont sympathisé.
Étaient-ils autre chose qu'un couple de chiens policiers dans un jeu de quilles ?
Pendant que Blacke s'interroge, la Police découvre sur un ancien site industriel cinq cadavres : le massacre d'une famille entière, celle d'un « enfant du pays » qui rêvait de faire découvrir aux siens sa ville natale, quittée vingt-cinq ans plus tôt. Et voilà que se joue un film commencé au milieu des années 80. un méchant film qui mettra en scène sept salopards : une prostituée, un mal-aimé, un prêtre-clown, un motard en fauteuil roulant, un ex-dessoudeur de buraliste, un Polak mort-vivant et un recycleur de pieds nickelés.
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Du côté d'Arques, l'étang de Malhove jouxte celui de Beauséjour. But de promenades anciennes pour le narrateur, les deux points d'eau se métamorphosent au fil du récit en deux miroirs dont l'écriture efface peu à peu le tain et laisse découvrir un passé révolu, celui d'avant la mort du père, comme une eau de mer en fuite dans les douves des châteaux de sable.
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Maubeuge, dans l'escalier d'un immeuble cossu, sous un masque blanc, un notable gît, le crâne défoncé. À quatre reprises, à divers endroits de la région, le groupe Grégoire du SRPJ de Lille a croisé la route du tueur au masque blanc. Sans jamais réussir à l'identifier. Cette fois-ci, c'est à Maubeuge qu'il a décidé de frapper. Mais les choses se corsent très vite car il se pourrait bien, sous les apparences d'un même mode opératoire, qu'il y ait finalement plusieurs assassins. Jalousie, vengeance, folie meurtrière ? Grégoire et son équipe conservent leur sangfroid même quand ils perdent leur latin. Une enquête aux multiples rebondissements qui rappelle à sa manière que l'on n'est jamais quitte. Un jour ou l'autre.tout se paie. Tout. Absolument tout.
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Versant est de Lille. À l'aube du 6 février 2010. Une explosion détruit l'abri d'une station de tramway. Alertée par un coup de fil anonyme, Céline Perroti, journaliste de France 3, débarque sur les lieux en même temps que le capitaine Coutelain et le lieutenant Doutriaux de la Judiciaire de Roubaix. Les dégâts sont importants mais restent matériels. Action politique ? Acte isolé ? Prélude à une série d'attentats ? Le capitaine Drassir des services de renseignements est aussitôt mis dans la boucle. Ce sera en effet le début d'une vague de violence où droit commun, contexte économique tendu, extrémisme religieux seront autant de pistes à ne pas négliger. Ne pas se laisser gagner par l'hystérie ambiante devient ici un enjeu de société. Mais raison d'état et conscience individuelle ne font pas toujours bon ménage. Hyster-y est le cinquième volume d'un cycle romanesque intitulé Sous les pavés, la mer et articulé autour des aventures du couple Jasmina- Drassir.
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Empruntant le titre de son récit à un texte composé par le poète symboliste lillois Albert Samain, publié pour la première fois en janvier 1900 dans la revue Le Beffroi, Jean-Claude Dorchies, poète et philosophe, raconte l'enfance du jeune Edouard à Lille-Esquermes dans la décennie qui suit la Seconde Guerre Mondiale. Tout en renouant avec la tradition d'une langue riche et savoureuse, le récit explore autant les conditions de vie de l'époque que l'éternelle question du passage de l'enfance à l'âge adulte.
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Jacques Marmotet est détective privé, Hélène Lagache, juge d'instruction, Emile Fouquereuil, commissaire de police et Pierre-Louis Zanylsky, directeur de prison. Ces quatre-là se rencontrent le vendredi soir au club du Beffroi, un cercle de bridge situé au centre-ville de Béthune. Quatre joueurs, quatre points cardinaux, pour quatre histoires extraordinaires : les menaces d'une lettre anonyme mises à exécution quatorze ans plus tard, un coffre chargé d'or découvert pendant la Grande Guerre et aussitôt volatilisé, la profanation d'une tombe vieille de plusieurs siècles, six jeunes détectives mobilisés pour sortir un innocent de prison. Autant d'affaires curieuses, rocambolesques, ou extraordinaires, racontées autour de la table et à tour de rôle.
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À Obrechies, au coeur de l'Avesnois nordiste, Mathilde Baillé, 82 ans, avait appris à lire et à écrire à des générations de petits campagnards. Alors quand on la retrouve baignant dans une mare de sang. Léo Grégoire, capitaine au SRPJ de Lille, comprend que tout un pan de son enfance vient de voler en éclats. Et quelqu'un va devoir payer, très cher, l'assassinat de celle que, depuis toujours, tout le monde appelait mamie. Une enquête menée tambour battant par le groupe Grégoire venu en découdre, le couteau entre les dents. Une enquête aux ramifications inattendues et aux ressorts psychologiques démontés les uns après les autres.
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Villeneuve d'Ascq, quelques jours avant la rentrée universitaire : qui est cet inconnu qu'on retrouve assassiné sur le campus ? Cette première enquête, le commissaire Jean Archangéli, fraîchement débarqué de Marseille, l'engage sans connaître la région ni la Crim' qu'on vient de lui confier. Les autorités font pression pour que l'Université retrouve très vite un fonctionnement serein. Alors que l'enquête piétine, un événement inattendu la relance et ébranle cette fois-ci l'institution. De l'intérieur des labos, Sandrine Lebel et le personnel refusent cependant de croire à la version qu'on leur propose.En cherchant la vérité, Sandrine n'imaginait pas qu'elle mettrait sa vie en danger ! Roman édifiant sur certaines dérives du monde scientifique, LOUISE. met en lumière, après Le Groupe Upsilon, le couple Makhlouf-Elsa Wittebrood, entouré de personnages déterminés à prendre des risques. Quand leurs trajectoires s'emmêlent, le pire peut arriver !
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L'année 2010 s'en est allée et avec elle tous les scandales, les drames, les catastrophes, les promesses inconsidérées, les déclarations péremptoires, les jugements définitifs qui ont fait la une des médias et ont rythmé notre quotidien. D'autres événements prendront la place laissée vacante, avant de s'évanouir à leur tour.
Bref, l'agenda a noirci ses pages avec son pesant de scoops en tout genre.
La presse ? Elle rend compte tant bien que mal, elle zappe d'événement en événement, elle s'indigne de temps à autre. Elle est à l'image de notre société avec ses travers et ses fragilités, ses doutes et ses obsessions, ses cruautés.
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Dès ce premier récit auquel le recueil doit son titre, le ton est donné. Dans le sillon des existences ordinaires qu'il relate, l'ouvrage déroule, avec concision et à-propos, des histoires individuelles ou des fragments de vies qui pourraient presque se terminer en proverbes ou en dictons. En l'occurrence, les personnages en ressortent souvent grandis ou apaisés. Est-ce que le temps, perçu comme destructeur, n'est pas aussi cet architecte qui construit les héros du quotidien ? Mais attention, toutes les âmes ne sont pas nécessairement vertueuses.
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