« En 1977, alors que je travaillais à Libération, j'ai lu que le Centre d'éducation surveillée de Belle-Île-en-Mer allait être fermé. Ce mot désignait en fait une colonie pénitentiaire pour mineurs. Entre ses hauts murs, où avaient d'abord été détenus des Communards, ont été « rééduqués » à partir de 1880 les petits voyous des villes, les brigands des campagnes mais aussi des cancres turbulents, des gamins abandonnés et des orphelins. Les plus jeunes avaient 12 ans.
Le soir du 27 août 1934, cinquante-six gamins se sont révoltés et ont fait le mur. Tandis que les fuyards étaient cernés par la mer, les gendarmes offraient une pièce de vingt francs pour chaque enfant capturé. Alors, les braves gens se sont mis en chasse et ont traqué les fugitifs dans les villages, sur les plages, dans les grottes. Tous ont été capturés.Tous ? Non : aux premières lueurs de l'aube, un évadé manquait à l'appel.
Je me suis glissé dans sa peau et c'est son histoire que je raconte. Celle d'un enfant battu qui me ressemble. La métamorphose d'un fauve né sans amour, d'un enragé, obligé de desserrer les poings pour saisir les mains tendues. » S.C.
Un fils apprend au téléphone le décès de son père. Ils s'étaient éloignés : un malentendu, des drames puis des non-dits, et la distance désormais infranchissable.
Maintenant que l'absence a remplacé le silence, le fils revient à Trappes, le quartier de son enfance, pour veiller avec ses soeurs la dépouille du défunt et trier ses affaires. Tandis qu'il débarrasse l'appartement, il découvre une enveloppe épaisse contenant quantité de cassettes audio, chacune datée et portant un nom de lieu. Il en écoute une et entend la voix de son père qui s'adresse à son propre père resté au Maroc. Il y raconte sa vie en France, année après année. Notre narrateur décide alors de partir sur les traces de ce taiseux dont la voix semble comme resurgir du passé. Le nord de la France, les mines de charbon des Trente Glorieuses, les usines d'Aubervilliers et de Besançon, les maraîchages et les camps de harkis en Camargue : le fils entend l'histoire de son père et le sens de ses silences.
Florence, 1557. Le peintre Pontormo est retrouvé assassiné au pied des fresques auxquelles il travaillait depuis onze ans. Un tableau a été maquillé. Un crime de lèse-majesté a été commis. Vasari, l'homme à tout faire du duc de Florence, est chargé de l'enquête. Pour l'assister à distance, il se tourne vers le vieux Michel-Ange exilé à Rome.
La situation exige discrétion, loyauté, sensibilité artistique et sens politique. L'Europe est une poudrière. Cosimo de Médicis doit faire face aux convoitises de sa cousine Catherine, reine de France, alliée à son vieil ennemi, le républicain Piero Strozzi. Les couvents de la ville pullulent de nostalgiques de Savonarole tandis qu'à Rome, le pape condamne les nudités de le chapelle Sixtine.
Perspective(s) est un polar historique épistolaire. Du broyeur de couleurs à la reine de France en passant par les meilleurs peintres, sculpteurs et architectes, chacun des correspondants joue sa carte. Tout le monde est suspect.
Au grand jeu du destin, Mimo a tiré les mauvaises cartes. Né pauvre, il est confié en apprentissage à un sculpteur de pierre sans envergure. Mais il a du génie entre les mains. Toutes les fées ou presque se sont penchées sur Viola Orsini. Héritière d'une famille prestigieuse, elle a passé son enfance à l'ombre d'un palais génois. Mais elle a trop d'ambition pour se résigner à la place qu'on lui assigne.
Ces deux-là n'auraient jamais dû se rencontrer. Au premier regard, ils se reconnaissent et se jurent de ne jamais se quitter. Viola et Mimo ne peuvent ni vivre ensemble, ni rester longtemps loin de l'autre. Liés par une attraction indéfectible, ils traversent des années de fureur quand l'Italie bascule dans le fascisme. Mimo prend sa revanche sur le sort, mais à quoi bon la gloire s'il doit perdre Viola ?
Un roman plein de fougue et d'éclats, habité par la grâce et la beauté.
Dans ce conte épique empli de merveilleux prenant sa source dans le sud de l'Inde au 14e siècle, une jeune femme nommée Pampa Kampana, habitée par une déesse, donne vie à un formidable empire dont elle verra l'apogée et la chute au terme de deux siècles et demi. Grande geste de la nature des hommes, Victory City est une tentative pour faire advenir une ville, un territoire, un monde où règnerait la tolérance et non les divisions de tous ordres, et où les femmes seraient les égales des hommes. Au carrefour de l'amour, de l'aventure et du mythe, le nouveau roman de Salman Rushdie fait le tour complet de la palette des aspirations humaines et pose la question de l'utopie et des sociétés que nous contribuons à créer. Ce faisant, il rend un hommage puissant aux pouvoirs (magiques ?) du récit.
Le second roman de l'auteur du Démon de la Colline aux Loups (35 000 lecteurs) ? Un road movie gitan.
Écoutez bien ce que je vais vous dire parce que dans l'instant c'est la nuit qui parle pas moi et c'est une voix pure, alors je serai pas capable de la refaire ensuite.
Gio a vingt ans, peut-être un peu plus. Sa vie n'est plus la même depuis qu'un lâche lui a planté un tournevis dans le crâne. Désormais, Gio voit ce que peu de gens devinent. La beauté de la nuit. L'appel des chouettes. La grandeur de ses amis Papillon et Dolores. Étonnant road movie gitan, Le Chien des étoiles est le roman de leur destin, un périple cruel et doux dans le monde des humains.
Un premier roman à l'écriture ciselée et aux multiples rebondissements, l'histoire d'une vie bouleversée par l'amour et un vent de liberté.
Le Caire, années 1980. La vie bien rangée de Tarek est devenue un carcan. Jeune médecin ayant repris le cabinet médical de son père, il partage son existence entre un métier prenant et le quotidien familial où se côtoient une discrète femme aimante, une matriarche autoritaire follement éprise de la France, une soeur confidente et la domestique, gardienne des secrets familiaux. L'ouverture par Tarek d'un dispensaire dans le quartier défavorisé du Moqattam est une bouffée d'oxygène, une reconnexion nécessaire au sens de son travail. Jusqu'au jour où une surprenante amitié naît entre lui et un habitant du lieu, Ali, qu'il va prendre sous son aile. Comment celui qui n'a rien peut-il apporter autant à celui qui semble déjà tout avoir ? Un vent de liberté ne tarde pas à ébranler les certitudes de Tarek et bouleverse sa vie.
Premier roman servi par une écriture ciselée, empreint d'humour, de sensualité et de délicatesse, Ce que je sais de toi entraîne le lecteur dans la communauté levantine d'un Caire bouillonnant, depuis le règne de Nasser jusqu'aux années 2000. Au fil de dévoilements successifs distillés avec brio par une audacieuse narration, il décrit un clan déchiré, une société en pleine transformation, et le destin émouvant d'un homme en quête de sa vérité.
Un récit bouleversant, intime et universel, délicat et puissant. Il nous emporte dans un voyage intérieur qui vient chambouler nos certitudes.
En affirmant que sa vie ressemble à la nôtre, Jan Grue nous invite à partager le monde tel qu'il le vit et le voit, depuis un fauteuil roulant...
Sa vie ressemble à la nôtre - sauf qu'il est atteint d'une maladie neuromusculaire rare. Cela pourrait ne rien changer, et pourtant cela change tout. Parce que le monde tel qu'il le vit depuis son fauteuil roulant est si différent du nôtre. Avec une sincérité et une sobriété bouleversantes, Jan Grue nous livre ses souvenirs comme autant de facettes de son identité : de son enfance en Norvège à ses années d'études en Russie, aux Pays-Bas et en Californie, il retrace les défis, les défaites et les victoires de son quotidien. Au fil de sa mémoire, il remonte jusqu'au temps de sa rencontre avec Ida, qui deviendra sa femme, et la naissance de leur fils, Alexander.
Mêlant habilement archives médicales et références culturelles, Jan Grue interroge notre rapport au corps et au monde. Son récit défie toute définition : c'est une histoire de soi, c'est une histoire d'amour, c'est une histoire du deuil du corps qu'il aurait pu avoir, et de l'acceptation de celui qu'il a.
Dans toutes les histoires d'amour se rejouent les blessures de l'enfance : on guérit ou on creuse ses plaies.
Pour comprendre la nature de sa relation avec Guillaume, Clotilde Mélisse observe les souvenirs qu'elle sort de sa tête, le temps d'un voyage en train direction Heidelberg. Tandis que par la fenêtre défilent des paysages de fin du monde, Clotilde revient sur les événements saillants de son existence. La découverte de la poésie dans la bibliothèque maternelle, le féminicide parental, l'adolescence et ses pulsions suicidaires, le diagnostic posé sur sa bipolarité. Sa rencontre, dix ans plus tôt, avec Guillaume, leur lien épistolaire qui tenait de l'addiction, l'implosion de leur idylle au contact du réel.
Car Guillaume est revenu, et depuis dix-sept mois Clotilde perd la raison. Elle qui s'épanouissait au creux de son célibat voit son coeur et son âme ravagés par la résurgence de cet amour impossible. La décennie passée ne change en rien la donne : Guillaume est toujours gay, et qui plus est en couple. Aussi Clotilde espère, au gré des arrêts de gare, trouver une solution d'ici le terminus.
Aléa la guérisseuse vit dans une cavité rocheuse et, initiée au monde sauvage, soulage les maux de ceux qui la consultent. Eléanore, adolescente de province, s'engage sur les routes d'Europe pour fuir une vie de soumission muette et la tyrannie qui condamne les filles à être sages. Mksheta la conteuse, depuis une caravane de marchands ou au coeur du harem du sultan, charme son public de ses histoires. Entre elles circule un étrange objet : une dent scellée dans de l'ambre, relique convoitée à travers les âges. Parce que toutes trois empruntent des chemins de traverse, le récit officiel tente d'en faire des saintes, des putains ou des folles pour mieux contenir leur puissance et réécrire leur histoire. Leur voix, forte, dangereuse et mystérieuse fait trembler les hommes.
La Dent dure est un conte féministe qui entremêle le destin de ces héroïnes, toutes liées au fil des siècles par un curieux talisman. De la Perse antique à la France contemporaine, ce premier roman fougueux nous fait entendre leur voix qui gronde et grandit tel l'écho irrépressible de la liberté des femmes.
Le roman événement de la rentrée littéraire 2023 LE livre phénomène aux États-Unis : l'un des meilleurs livres de l'année selon (entre autres) The New York Times, The Washington Post, The Wall Street Journal, Publishers Weekly et BookPage Par un après-midi de décembre, Sam repère Sadie sur le quai du métro parmi la foule. Ils ne se sont pas parlé depuis plus de dix ans, mais jamais ils n'ont oublié leur première rencontre, à l'hôpital. Sam se remettait d'un accident, Sadie venait voir sa soeur malade, et ces deux enfants passionnés de jeux vidéo se sont mis à refaire le monde.
À présent étudiants, c'est un univers virtuel que les deux amis vont inventer et qui va les propulser au sommet : leur première création, Ichigo, est un blockbuster. Du jour au lendemain, ils deviennent des stars. Ils n'ont pas encore vingt-cinq ans et ils sont brillants, riches et célèbres. Mais le succès n'empêchera pas le piège de l'ambition et de la jalousie de se refermer sur eux...
Un roman éblouissant qui interroge les notions d'identité, d'échec, de seconde chance et par-dessus tout notre besoin désespéré d'aimer et d'être aimé.
Car oui, c'est une histoire d'amour, mais une comme celle-là, vous n'en avez jamais lu.
Traduit de l'anglais par Aurore Guitry ILS EN PARLENT Ce livre n'est pas destiné à ceux qui voient la vie à travers les écrans, mais à ceux qui la comprennent à travers la fiction. -; Glamour Gabrielle Zevin revient avec une exaltante épopée sur l'amitié, le deuil et la création... Un coup de maître. -;Publishers Weekly Un roman charmant et captivant. -; The New York Times Fascinant... La grande force de Zevin réside dans son talent naturel de conteuse. -; The Wall Street Journal Un véritable tour de force... Une émouvante démonstration du pouvoir combiné de la fiction et du jeu, qui entraîne tout lecteur curieux à l'époque pionnière de la vaste industrie du divertissement trop souvent méprisée par les rats de bibliothèque, avec la profondeur et la sensibilité d'un grand auteur de fiction. -; The Washington Post Un conte passionnant sur l'identité, les relations sociales, et l'amour dans tous ses états. -;PopSugar Un magnifique récit qui mêle roman d'apprentissage, histoire d'amour et roman social. -;Newsday Gabrielle Zevin construit une fascinante intrigue autour de l'étincelle créatrice et des sacrifices qu'exige la vie d'artiste. -;The Minneapolis Star Tribune Une lecture hautement recommandée.' -;Library Journal Ce roman explore les thèmes de l'identité, du handicap, du jeu et de l'amour à travers un imaginaire riche et inoubliable. -;She Reads L'univers que Zevin a créé est plein de nuances, vaste et, tout comme ceux imaginés par ses personnages, ludique. -; The Guardian Gabrielle Zevin signe une magnifique ode à la vie, d'une plume empreinte de sagesse et de vulnérabilité. -;Tayari Jones, autrice d'Un mariage américain Drôle, incisif, mélancolique et parfois bouleversant. Un roman coup-de-poing - dans le meilleur sens du terme. -;Nathan Hill, auteur des Fantômes du vieux pays
En levant les yeux vers le huitième étage d'une tour du XIIIe arrondissement de Paris, Agnès rejoint en pensée Boris et Tsila, ses grands-parents, et tous ceux qui vivaient autrefois dans le même immeuble. Rue du Château des Rentiers, ces Juifs originaires d'Europe centrale avaient inventé jadis une vie en communauté, un phalanstère.
Le temps a passé, mais qu'importe puisque grâce à l'imagination, on peut avoir à la fois 17, 22, 53 et 90 ans : le passé et le présent se superposent, les années se télescopent, et l'utopie vécue par Boris et Tsila devient à son tour le projet d'Agnès. Vieillir?? Oui, mais en compagnie de ceux qu'on aime.
Telle est la leçon de ce roman plein d'humour et de devinettes - à quoi ressemble le jardin d'Éden ? quelle est la recette exacte du gâteau aux noix ? qu'est-ce qu'une histoire racontée à des sourds par des muets ? -, qui nous entraîne dans un voyage vertigineux à travers les générations.
Loin à l'intérieur des terres de Bahia, dans le nord-est du Brésil, deux soeurs, Bibiana et Belonísia, tombent sur un trésor en fouillant la valise poussiéreuse cachée sous le lit de grand-mère. Un mystérieux couteau au manche d'ivoire incrusté de nacre et à la lame étincelante. Son magnétisme est irrésistible et elles ne peuvent s'empêcher d'y goûter. Leur vie en sera bouleversée à jamais : Bibiana se blesse légèrement, Belonísia se coupe la langue. Sa soeur sera désormais sa voix.
Leur père est un chamane réputé, on vient de loin invoquer à travers lui les divinités du culte du Jarê. Bienfaitrices ou vengeresses, elles sont aussi les gardiennes de tous les secrets...
Dans cette communauté afro-brésilienne, on vit de peu sur les terres marécageuses, dans des maisons d'argile et de paille, à la merci des propriétaires terriens. C'est à ce monde archaïque, celui de l'esclavage d'aujourd'hui, que les deux soeurs vont s'opposer, luttant contre les inégalités ethniques et l'oppression des femmes.
D'une oralité saisissante, Charrue tordue est un roman magnifiquement engagé. Émouvant et envoûtant, métaphysique et sensuel, son réalisme se teinte de surnaturel pour créer une évocation d'un Brésil en pleine mutation.
Aujourd'hui, vous m'avez rasé le crâne, vous m'avez marquée au fer rouge et maintenant vous m'insultez comme une chienne. Mais vous ne me détruirez pas. Vous n'aurez pas cette étincelle qui me pousse à continuer, envers et contre tout. Car, aujourd'hui, encore plus qu'hier, je suis forte d'un trésor inestimable. Un trésor que beaucoup d'entre vous passerez toute une vie à chercher et n'obtiendrez jamais. J'ai aimé. Et j'ai été aimée. » Le 16 août 1944, à Chartres, le photographe Robert Capa a immortalisé une femme, tondue, le visage incliné vers son nourrisson, conspuée par la foule.
Dans un roman bouleversant qui s'inspire de ce cliché, Julie Héraclès retrace la vie de cette femme libre, Simone, au tempérament incandescent.
« Ce livre sera l'un des plus percutants de la rentrée. » Le Parisien Week-end « Salutaire ! » Lire Magazine « Julie Héraclès éclaire sans pathos et avec brio cette periode on ne peut plus trouble de notre Histoire. » France 3 « Un portrait vivant et tout en nuances d'une jeune femme immature. » L'Express « Un premier roman audacieux. » La Croix Prix Stanislas 2023 Meilleur premier roman de la rentrée littéraire
Rédactrice en chef d'un célèbre magazine musical, Sunny S. Shelton tient un scoop : la reformation des mythiques Opal & Nev, séparés en 1970 après la mort de leur batteur lors d'une émeute raciale. Elle retrace leur histoire dans une incroyable enquête.
Fascinante immersion dans l'Amérique de la lutte pour les droits civiques, Le Dernier Revival d'Opal & Nev bouscule l'histoire du rock, écrite par les Blancs, en inventant une icône afro-punk avant l'heure.
Farouchement indépendante, à contre-courant du système, et plus vraie que nature : vous seriez son plus grand fan si elle existait vraiment.
«C'était il y a tout juste un an. Une famille a disparu, là où personne ne disparaissait jamais. On m'a chargée de l'enquête, et ce que j'ai découvert au fil des semaines a ébranlé toutes mes certitudes. Il ne s'agissait pas d'un simple fait-divers, mais d'un drame attendu, d'un mal qui irradiait tout un quartier, toute une ville, tout un pays, l'expression soudaine d'une violence qu'on croyait endormie.» Hélène, ex-commissaire de police, reprend du service pour retrouver un couple et leur petit garçon, Milo. Elle rencontre les dernières personnes à avoir été en contact avec eux. Depuis que la France a basculé dans l'ère de la Transparence, ces hommes et ces femmes vivent dans un monde harmonieux, libéré du mal, où chacun évolue sous le regard protecteur de ses voisins. Mais au cours de son enquête, Hélène va dévoiler une vérité aussi surprenante que terrifiante. À travers cette contre-utopie, c'est le monde d'aujourd'hui que l'auteur interroge. Ce roman haletant montre des êtres en proie à leurs pulsions et à leurs fêlures derrière leur apparente perfection.
Budapest, hiver 1944-1945. Deux fillettes, Sheindel et Izeta, l'une juive, l'autre tzigane, ont trouvé refuge dans le zoo en ruine où errent des animaux affamés. Débrouillardes et vives, toujours en alerte, elles se donnent pour mission d'organiser la fuite des girafes, zèbres et autres résidents du zoo, hors de la ville tenue par les nazis et encerclée par l'Armée rouge. Longtemps après la fin de la guerre, Sheindel revient à Budapest, et entame une longue quête à la recherche de son amie. En 1995, à Sarajevo, elle poursuit toujours l'ombre d'Izeta... Malgré les décors d'apocalypse, le nouveau roman de Jean Hatzfeld est à la fois émouvant et plein de vie. L'amitié des deux fillettes, cimentée par leurs relations avec des animaux de toutes sortes, donne au lecteur le sentiment de pénétrer un mystère joyeux.
Le 3 juin 1539, le conquistador espagnol Hernando de Soto enfonce son épée dans le sol de La Florida et se proclame gouverneur officiel, adoubé par le roi Charles Quint. Au terme d'un périlleux voyage, après avoir bravé la fougue de la mer et la rage de ses ennemis, le voilà enfin face à son destin. À lui les richesses, à lui la gloire, il bâtira là une nouvelle cité qui portera son nom. Aveuglé par l'ambition, obsédé par l'or, de Soto déferle sur les terres avec ses conquistadors. Mais ces nouvelles contrées se révèlent hostiles, peuplées de Cherokees qui se battent farouchement. Face à l'avidité des espagnols, leur résistance se nourrit des mystères de la création et de mythes. Comme celui de l'Enfant Sauvage qui renaît chaque jour, et avec lui, la soif salvatrice de sang.
Explorant l'héritage de ses ancêtres cherokees, David Vann signe une oeuvre virtuose sur le choc sanglant des cultures, mêlant avec intensité l'intime à l'universel.
Nous nous retrouvons tous dans ce texte, vivant, sensible et contemporain. Parce que chacun cherche sa Tasmanie : un endroit où, tout simplement, il est possible d'être sauvé.
Un grand roman sur notre époque.
Paris, novembre 2015. Le narrateur, écrivain et journaliste, est venu couvrir un sommet sur le climat, quelques jours seulement après les attentats. Une situation de crise qui fait écho à celle qu'il traverse avec sa compagne, Lorenza. Avec une désinvolture vivifiante, il s'entoure de personnages atypiques qui apportent, chacun à sa façon, du sens à son univers : un jeune physicien aventurier, un climatologue spécialiste des nuages, une reporter haute en couleurs et un prêtre qui a rencontré la femme de sa vie.
Intime et universel, Tasmania est un roman sur le présent et sur l'avenir. L'avenir que nous craignons et celui que nous désirons, celui que nous n'aurons pas et celui que nous construisons. Il nous rappelle que chacun peut trouver sa Tasmanie, un espace où écrire son avenir.
«On va faire un beau film !» Depuis que le producteur a validé ainsi son scénario, Boris est aux anges. La magnifique tragédie amoureuse qu'il a intitulée Les servitudes silencieuses verra le jour au cinéma, en noir et blanc, comme dans ses rêves les plus fous. Et tout semble décidément sourire à Boris quand il fait la rencontre d'Aurélie, une jeune femme cinéphile qui se passionne pour le projet. Pourtant le cinéma, comme l'amour, a ses aléas et ses contraintes. Du film d'auteur au navet, il n'y a parfois qu'un pas. Fabrice Caro développe ici son art de l'absurde dans un délicieux crescendo comique.
«En lui, la musique parlait français depuis qu'il l'avait vécue en France. En se livrant à la conversation avec Hortense, il avait la sensation d'interpréter un duo avec elle, sensation qu'il ne connaissait pas lorsqu'il s'exprimait dans sa langue maternelle, le japonais.» Pamina est une jeune luthière brillante, digne petite-fille d'Hortense Schmidt, qui avait exercé le même métier au Japon pendant la Seconde Guerre mondiale. Embauchée dans l'atelier d'un fameux luthier parisien, Pamina se voit confier un violoncelle très précieux, un Goffriller. En le démontant pour le réparer, la jeune femme découvre, dissimulée dans un tasseau, une lettre qui la mènera sur les traces de destins brisés par la guerre. Des mots, écrits à la fois pour résister contre l'oppresseur et pour transmettre l'histoire d'un grand amour, auront ainsi franchi les frontières et les années. Les histoires entremêlées des personnages d'Akira Mizubayashi, tous habités par une même passion mélomane, pointent chacune à sa façon l'horreur de la guerre. La musique, recours contre la folie des hommes, unit les générations par-delà la mort et les relie dans l'amour d'une même langue.
«On aurait voulu que je dise, je le sais bien, on aurait voulu que je dise : Tu ne mourras pas, je te sauverai. Et ce n'était pas parce que je l'aurais sauvé en effet, pas parce que j'aurais fait mon métier et que j'aurais fait ce qu'il fallait : envoyer les secours. Pas parce que j'aurais fait ce qu'on doit faire. On aurait voulu que je le dise, au moins le dire, seulement le dire. Mais moi j'ai dit : Tu ne seras pas sauvé.» En novembre 2021, le naufrage d'un bateau de migrants dans la Manche a causé la mort de vingt-sept personnes. Malgré leurs nombreux appels à l'aide, le centre de surveillance n'a pas envoyé les secours. Inspiré de ce fait réel, le roman de Vincent Delecroix, oeuvre de pure fiction, pose la question du mal et celle de la responsabilité collective, en imaginant le portrait d'une opératrice du centre qui, elle aussi, aura peut-être fait naufrage cette nuit-là. Personne ne sera sauvé, et pourtant la littérature permet de donner un visage et une chair à toutes les figures de l'humanité.
« Un excellent roman à la beauté tragique qui surprend jusqu'à la dernière page ».
Booklist.
Benjamin d'une fratrie de sept enfants, Chen Tienhong a dû quitter son village natal de Yongjing pour vivre librement son homosexualité. Alors qu'il est installé à Berlin, sa relation avec un homme violent le conduit à passer plusieurs années en prison. À sa sortie, il décide de rentrer chez lui et d'élucider un mystère qui plane depuis son enfance. Arrivé le jour de la fête des Fantômes, où les vivants accueillent et célèbrent les défunts, Tienhong lui-même se sent comme un spectre errant dans un lieu qu'il reconnaît à peine.
À travers les voix des vivants et des morts, Kevin Chen dresse un magnifique portrait d'une famille dysfonctionnelle au coeur de la campagne taïwanaise, et signe un roman sensuel, dérangeant et profondément actuel.
?A Rome, Ottavia Selvaggio a décidé à quinze ans d'être maîtresse de son destin.
Ni ses histoires d'amour, ni le mariage, ni même la maternité ne la font dévier de sa route. Pendant que son mari s'occupe de leurs enfants, elle invente dans son restaurant une cuisine qui ne doit rien à personne. En robe noire et sans frémir, Ottavia avance droit, jusqu'au jour où un homme surgit du passé avec un aveu qui la pousse à douter de ses décisions. Comment être certaine d'avoir choisi sa vie ?
Le désir a-t-il une fin ?