Renversant la perspective sur la question du « que produire ? », il invite à cesser d'envisager le monde comme un stock de ressources (humaines, biologiques, minérales) indéfiniment exploitables et à reconstruire l'idée d'un travail créatif, attrayant, maîtrisé, réduit dans le temps, partagé, et avant tout, désaliéné.
En 2008, les États-Unis s'apprêtent à voter pour leur prochain président. Dans l'État de l'Indiana, dans le comté de Monroe, dans la petite ville de Bloomington, la rumeur enfle et semble se confirmer peu à peu... Et si c'était ici qu'allait se décider le résultat du scrutin ? Depuis que le pays s'est converti à la « démocratie électronique », le puissant ordinateur Multivac sélectionne LE citoyen qui décidera du nom du prochain leader du monde libre. L'omnisciente machine est en effet capable d'analyser ses réponses à un questionnaire qu'elle a elle-même savamment établi, les recoupant avec les tendances observées dans le reste de la société, pour déterminer le résultat de l'élection... qui, désormais, n'a plus de raison d'être.
À l'heure où les systèmes démocratiques de la planète vacillent sur leur base, il peut être intéressant de se rappeler le point de vue d'Isaac Asimov sur les dérives d'une société politique ivre de technologie, d'efficacité et de rendement.
Qu'il fait bon vivre dans l'Amérique des époux Bascom. Maman, dans sa belle cuisine, aidée par des messages publicitaires qui lui disent quand remplir son frigo. Les deux enfants, totalement accros aux jingles délivrés par leur boîte de céréales. Et puis Papa, qui travaille avec fierté pour la société de Ventriloquie Universelle des Etats-Unis. Personne ne peut échapper à cette fièvre acheteuse institutionnalisée. Personne, sauf Grand-mère, qui sort de prison, une vraie terroriste qui a refusé de se laisser bouffer par la publicité.
Voilà à quoi pourrait bien ressembler une société livrée aux appétits sans limite des marques. Ciblage comportemental, marketing viral, publicité contextuelle, si le tableau fleure bon les années 1950, la force de sa vision reste intacte !
An 103 après La Catastrophe. Quelque part sur les côtes bretonnes.
D'abord, il y a Le Secteur, un petit coin tranquille, bien protégé par une enceinte de terre, de roches et de béton haute de 20 mètres ; derrière, trois villages coupés du monde extérieur et administrés par une trentaine d'individus solidaires, doux comme des agneaux et rongés par les mutations mais tellement heureux de (sur)vivre.
Il y a Patinette, un bon gars au pied bot et aux bras trop courts, sa soeur Hermeline, frappée de progeria mais tellement adorable, et Canard, le cousin, dont la tumeur galopante au cerveau n'entame pas la joie de vivre. Et puis, il a Pigeon, le maire de la communauté, fragilisé par sa taille de géant mais toujours présent pour ses amis, Globule, Jacotte, Moignons, La Bouquin et les autres.
Seul lien avec l'état, le Contremaître supervise l'activité de tout ce petit monde, car ils ont l'insigne honneur de s'occuper, d'entretenir, de dorloter le réacteur numéro 2 de La Centrale, responsable de La Catastrophe du 18 mai 1970, il y a un siècle de cela. Mais la nouvelle est tombée : le gouvernement a décidé d'arrêter les frais ; cette cour des miracles n'est plus rentable et on dit qu'une guerre couve, alors.
Alors, que vont devenir Pigeon, Canard, Patinette et les autres ? Quel est ce formidable lien qui les unit tous ? Quel avenir pour ces enfants de l'atome dans un monde qu'ils ne connaissent pas ? Et s'ils étaient le salut de l'Humanité ?
Ce livre est le résultat du concours d'écriture lancé par le passager clandestin sur les thèmes de la terreur nucléaire, du complexe militaro-industriel, du mensonge d'État et du contrôle politique.
Les membres du comité de lecture étaient Jean-Pierre Andrevon, Nicolas Bayart, Dominique Bellec et Frédérique Giacomoni des éditions le passager clandestin, Philippe Lécuyer, directeur de la collection Dyschroniques, Étienne Angot, libraire spécialisé science-fiction à la librairie Le merle moqueur à Paris, Mathias Échenay, directeur des éditions La Volte, et Hubert Prolongeau, journaliste et écrivain.
Dans un monde où le changement de sexe n'est qu'une rapide opération sans effets secondaires, cette pratique du changisme perturbe les relations de couple sans modifier les rapports de domination traditionnels. Cléo, lassée de subir le sexisme ordinaire, veut tenter l'expérience contre l'avis de son compagnon, Jules.
Comment ne pas être touché par l'histoire de Gel, cette machine toute-puissante qui voudrait devenir un homme ? Gel est contrôleur du Nord, c'est une intelligence artificielle qui oeuvre à la reconstruction d'une Terre sur laquelle ne subsiste plus aucun être humain vivant. Mais Gel a un hobby : l'homme ! Il étudie les vestiges de l'humanité disparue, découvre l'existence des livres, du cinéma, de l'art, etc. si bien qu'il se met à désirer devenir lui-même humain, et ce à n'importe quel prix...
Au fil de la quête de Gel, ce Faust de métal tenté par l'impossible, Roger Zelazny explore à sa manière ce qui fait le propre de l'humain et proclame en quelque sorte par avance la défaite des prétentions à la numérisation du cerveau humain et autres lubies des Folamour de la Silicon Valley.
« À Kansas City, un jeune homme armé d'un 22 long rifle tua un de ses camarades de classe d'un coup de feu tiré en pleine poitrine, et tomba aussitôt, mort. Arrêt du coeur. [...] À Saint Louis, un policier abattit un braqueur de banque et s'effondra aussitôt. Le voleur mourut ; l'état du policier fut déclaré critique ».
Du simple fait divers à l'épidémie mondiale d'auto-extermination, il n'y a qu'un pas que le journaliste M. Dahl va franchir en compagnie d'Aza-Kra, indescriptible créature extraterrestre venue sur Terre pour nous guider sur le chemin de l'empathie.
Mais à quel prix !
Cette cruelle utopie apocalyptique signée Damon Knight, mêlant récit de fin du monde, conte initiatique et rencontre du troisième type est certes un écho des tensions de la « Guerre froide », mais elle est surtout une subtile réflexion sur les ressorts de la violence et de la peur, et sur la résistance qu'elles offrent au sursaut des consciences dont notre monde a pourtant plus que jamais besoin.
Dans un monde surpeuplé ravagé par la pollution, les guerres nucléaires et où les ressources s'épuisent, des expéditions sont envoyées dans le futur pour trouver des territoires à exploiter.
Lorin et Jan, un couple de scientifiques, font partie d'une de ces expéditions et découvrent un futur vierge de toutes traces humaines et animales. Tandis que Jan est prise de panique face au silence qui règne dans la forêt et semble impatiente de retrouver son quotidien au 62e étage de sa tour, Lorin y voit la promesse d'une vie paisible, reconnectée à la nature et décide de tout mettre en place pour ne plus repartir...
Dans cette nouvelle de 1970 à l'apparence classique se révèlent des préoccupations écologiques précoces mises en scène à travers les visions dissonantes d'un couple pourtant uni.
« La fin du monde ? Un sacré spectacle, les enfants ! ».
Dans un avenir proche, des jeunes couples friands de divertissements en tous genres sont réunis à l'occasion d'une soirée entre ami·es. Au centre des discussions, une distraction inédite tout juste expérimentée par la plupart d'entre eux : les agences de voyages temporels proposent désormais une nouvelle destination. En trois heures de temps, il est possible d'aller assister, à bord d'un vaisseau, à la fin du monde. Mais, les récits des voyageur·ses ne concordent pas. Tandis que les invité·es décrivent et comparent, à l'aune de leur caractère spectaculaire, les paysages mortifères contemplés, de l'extérieur arrivent des nouvelles alarmantes (catastrophes naturelles, épidémies...) mais qu'ils semblent totalement ignorer.
À l'heure où la notion d'effondrement fait florès tant dans l'industrie culturelle que dans les grands médias, Robert Silverberg nous enjoint à nous arracher de notre position indolente de spectacteur·ices d'un effondrement qui ne relève plus de la fiction. Un cri d'alerte !
En 1970, Norman Spinrad imagine un voyage dans les abîmes de la civilisation américaine défunte.
Deirdre, une star de la télévision à la beauté incomparable, décède brutalement lors d'un incendie.
Mais c'est sans compter sur le pari fou de son impresario et d'un scientifique de génie, Maltzer, qui décident de transplanter son cerveau dans un corps artificiel.
Quand Deirdre revient à la vie dans son corps de métal elle veut alors reprendre sa carrière, au grand désarroi de son impresario qui est convaincu que, sans la sensualité d'un corps de femme, sa carrière est vouée à l'échec. Maltzer, quant à lui, est dépassé par sa création et regrette d'avoir joué à l'apprenti sorcier.
Écrit en 1944, ce texte fait écho aux débats actuels autour du transhumanisme et des « corps augmentés ».
Mais surtout, c'est le récit d'une femme qui se bat pour faire entendre ses opinions face à deux hommes.
« Arrivé au travail, je suspendis ma veste de sport en plastique, enlevai mon masque blanc de chirurgien (noir à l'emplacement de ma bouche et de mon nez) et empli mes poumons de ce bon air-purifié-à-la-machine qui ne gardait qu'une légère odeur d'huile et d'ozone ; un des avantages de travailler à Air Central était qu'on y respirait le meilleur air de la ville. » Dans un futur proche, les voitures à essence sont bannies et les rares récalcitrants s'exposent à la peine maximum. Le monde étouffe jour après jour un peu plus sous le poids de la pollution atmosphérique. Malgré tout, la vie continue et les entreprises poursuivent leurs activités ultra-polluantes. Jim Morrison, employé attaché à l'organisme Air Central, pourtant garant de la qualité de l'air, ne peut que constater son impuissance. D'ailleurs, la traque qu'il livre à un mystérieux nostalgique de l'ère automobile a-t-elle encore un sens ?
La vision pessimiste mais lucide de l'auteur de Vent d'est, vent d'ouest, publiée en 1972 - même année que la publication du rapport Meadows - n'a malheureusement pas perdu de son actualité. Cette enquête surprenante critique avec ironie la philosophie des « petits gestes du quotidien » et ne manque pas de nous faire sourire (jaune).
« Vous connaissez les logiques. Vous en avez un chez vous. Ça ressemble à un récepteur d'images, seulement il y a des touches au lieu de cadrans et vous pianotez pour avoir ce que vous voulez ». Joe est un de ces logiques qui ont changé la civilisation. Mais celui-ci, fraîchement sorti des usines de la Logics Company, bénéficie d'un petit défaut de fabrication qui le rend plus créatif, plus entreprenant, plus efficace et toujours au service du client. Accédant à des contenus confidentiels, puisant dans les données éparpillées sur le réseau mondial, Joe répond à toutes vos questions et trouve une solution adaptée à tous vos souhaits... y compris assassiner votre femme sans vous faire prendre ou dévaliser une banque sans risque. Froidement, sans penser à mal, Joe mènerait-il l'humanité à sa perte ?
Un logique nommé Joe, publié en 1946, époque où l'ordinateur le plus perfectionné pesait trente tonnes et remplissait une salle de 150m2 est une nouvelle véritablement visionnaire. Non sans humour, Leinster décrit les ravages exponentiels découlant d'un accès illimité à la connaissance et de ses usages immodérés.
"Ici ton médecin de famille [...] Quand on trouvait encore du DDT, quand sa vente n'était pas encore interdite, est-ce que tu en mettais dans ton jardin ? - Bien sûr que j'en mettais, répondit Helen. Je pense que la plupart des gens qui ont un jardin le faisaient. J'ai utilisé ça pendant des années et des années, et je t'avouerai que ça me manque." Sensation de fatigue, irritabilité, dépression, douleurs musculaires... Et si tous ces symptômes en apparence bénins étaient liés ? Un médecin de campagne tente de découvrir ce qui a plongé ses patient·es dans un état de manque.
À l'heure où l'utilisation des pesticides ne cesse d'augmenter malgré les maladies qui touchent agriculteur·ices et consommateur·ices, il est passionnant de lire cette nouvelle de Simak, véritable cri d'alerte.
En 1953, William Lindsay Gresham imagine un monde où ce sont les gitans qui détiennent la clé de la survie de l'humanité.
En 1986, Steven Saylor imagine comment une invasion de cafards devient une affaire d'Etat
L'Amérique, dans deux ou trois cents ans. Le monde a échappé à l'apocalypse mais s'est enlisé dans une guerre d'usure. L'humanité - en tout cas, celle qui en a les moyens - s'est réfugiée en sous-sol, laissant l'autre partie vivoter à la surface. Gussy et sa femme, Daisy, sont de ceux-là. Ils apprécient leur vie « normale » au sein d'une tour abandonnée. Gussy est un rêveur fou et un inventeur de génie. Régulièrement, Fay, un habitant du dessous travaillant pour une grosse firme, vient lui rendre visite, à l'affût de la moindre invention à commercialiser. Et ce jour-là, ce bon vieux Gussy lui propose de concevoir une sorte d'aide-mémoire automatique qui soulagerait l'homme de nombre de ses soucis et pensées. Quelques jours plus tard, le Mémorisateur voit le jour et fait fureur... avant d'échapper à tout contrôle.
Cette nouvelle fascinante et visionnaire est signée d'un maître du genre. Fritz Leiber décrit, en 1962, une humanité obsédée par le progrès, la technique et le profit, quitte à en devenir l'esclave absolu. Le pense-bête est une fable sur la fascination technologique et les dangers d'une société livrée corps et âme à la machine.
"C'est une des anomalies de notre société toujours plus fragmentée et stratifiée que cette survivance d'un contact régulier de communauté à communauté ; un certain nombre de gens doivent se rendre tous les jours dans des districts périphériques, où ils travaillent isolés, dans un monde étranger et malveillant." Le monde n'est plus qu'une seule cité divisée en millions de districts. Ces différentes zones confient toute leur maintenance et leur sécurité à un programme central. Et lorsque celui-ci est dérobé, rien ne va plus...
Dans cette fable où l'alliance inquiétante de la dépendance technologique et du repli identitaire paraît ne pouvoir déboucher que sur le chaos annoncé, Silverberg pose la question de la surpopulation et du vivre-ensemble à l'ère des mégalopoles connectées.
En 1962, Mack Reynolds imagine un monde où la guerre est conduite par les multinationales. Les gouvernements du monde ont été supplantés par de puissantes sociétés, et chacune de ces compagnies emploie sa propre armée, conduisant des opérations militaires contre ses rivales. Toutefois, afin d'éviter une guerre ruineuse entre l'Ouest et le monde soviétique, les forces en pré- sence sont contraintes d'utiliser exclusivement des armes en vigueur au XIXe siècle. Au milieu de ce monde ultra rigide partagé entre neuf castes (sous-inférieurs, semi-inférieurs, super-inférieurs, semi-moyens...), Joe Mauser est un mercenaire professionnel qui rêve de promotion et de guerre sans victime. Mais la prochaine bataille sera décisive.
Le mercenaire - d'abord publié sous forme de novella en 1962, puis développé en roman (Mercenary from Tomorrow, 1968) - offre une vision étonnante d'une humanité définitivement livrée aux appétits des multinationales, et où la guerre est à la fois un spectacle, un étendard idéologique et un ressort économique majeur.
En 1955, Robert Sheckley imagine le dernier des grands projets inutiles.
« Plusieurs milliers d'hommes et de machines étaient déjà sur la planète et au commandement de Morrison, ils se disperseraient, supprimeraient les montagnes, raboteraient des plaines, déplaceraient des forêts entières, modifieraient le cours des rivières, fondraient les calottes glaciaires, façonneraient des continents, creuseraient des mers nouvelles, bref, accompliraient tout ce qu'il faudrait pour que le Plan de Travail 35 devienne un centre d'accueil favorable à la civilisation technologique unique et exigeante de l'homo sapiens ».
Cette nouvelle visionnaire et pleine d'imagination illustre à merveille l'art de Robert Sheckley. Pourfendeur acerbe de la société américaine et de son American Way of Life, il s'attaque ici à l'arrogance du productivisme capitaliste et de ses serviteurs, et à la soif d'expansion de l'humanité qui ne peut s'étancher qu'au détriment des minorités, des cultures locales et de la nature.« La montagne sans nom » (titre original : « The Mountain Without a Name ») est parue aux États-Unis en 1955 et en France en 1969 dans la revue Fiction, n° 192. Elle a été reprise en 1981 dans le recueil collectif intitulé La montagne sans nom et autre récits sur la nature (Gallimard, Folio Junior), qui comprend aussi des nouvelles de Ray Bradbury, Christian Grenier, Gérard Klein, Robin Scott, Alfred Eton Van Vogt.
« Je suis en règle. Voici le thermomètre, les comprimés d'aspirine, les pastilles pour la toux. Ça, c'est la vitamine C, l'antiseptique, les antibiotiques. J'ai tout, vous ne pouvez pas me coller une amende ». La journée commence mal pour Nico. Il est dans le collimateur de la CGM, la société privée qui fait office de Sécurité sociale et il risque le contrôle sanitaire. Quand on sort des clous de l'État-hygiéniste, il vaut mieux être bien couvert, car dans cette société, la santé, c'est tout... ou rien.
Quand il écrit ce texte, Lino Aldani entend sans doute dénoncer les dérives d'un système de santé livré aux intérêts du privé. Mais comme souvent avec la SF, son récit prend un nouveau sens aujourd'hui et interroge sur les concessions que nous sommes prêts à faire pour vivre en bonne santé.
« Je n'ai aucune doléance particulière à formuler, mais je constate simplement l'existence d'une foule de petits problèmes auxquels vous seuls, Cundaloiens, pouvez apporter une solution. Nous autres Soliens ne le pourrions pas et ne souhaitons de toute façon pas nous immiscer dans vos affaires internes. Mais il vous faut changer certaines choses, sinon nous ne serons plus du tout en mesure de vous aider. » Dans un futur très lointain, l'humanité a essaimé à travers d'innombrables galaxies et est parvenue, tant bien que mal, à pacifier des univers entiers et à imposer son modèle de civilisation. Mais la tâche est loin d'être achevée. La hache de guerre vient d'être enterrée entre les habitants de Cundaloa et ceux de Skontar, dont les mondes sont cependant ravagés. Les Terriens se proposent d'« aider » ces deux peuples à se reconstruire, mais sous certaines conditions : qu'ils renoncent à leur culture, à leurs moeurs et à leur technologie pour embrasser les bienfaits de la civilisation humaine. Les Cundaloiens acceptent l'offre humaine, les Skontariens refusent. Quelle sera pour chacun de ses peuples l'issue de sa décision ?
Que se passe-t-il lorsqu'une nation riche et puissante, au nom du développement et de ses valeurs prétendument universelles, exige d'une nation « en développement » qu'elle adopte sa culture, ses traditions, son identité ?
Telle est la question que Poul Anderson pose dans cette nouvelle... et à laquelle il apporte une réponse sans ambiguïté.
En 1963, John Brunner imagine un monde hanté par le ressentiment des générations futures.
Une nuit, Max Harrow est arraché brutalement à un cauchemar par la sonnerie de la porte d'entrée. Un agent de police vient de secourir dans la rue un homme inconscient, à la maigreur effroyable...
Cette longue nouvelle porte la trace de la terreur qu'inspira le nucléaire dans le monde de la Guerre Froide. Mais son originalité - qui justifie pleinement son entrée dans la collection Dyschroniques - repose moins sur l'expression de cette peur présente que sur la conviction du risque écrasant que fait peser cette menace sur le futur de l'humanité. Un exemple efficace et glaçant de recours à l'un des thèmes fondateurs de la science fiction, celui du voyage temporel. Parue pour la première fois en 1963, « Some Lapse of time » a été traduite en français sous le titre « Faute de temps » par George W. Barlow pour Le Livre d'Or de la science-fiction, n° 5049, consacré à Brunner, en 1979. Ce texte n'avait jamais été republié en France depuis cette date.
On ne sait ni où, ni comment, ni pourquoi, mais c'est arrivé. Ces quelques individus épars se sont trouvés dans le brouillard lourd et épais, et se serrent les coudes en attendant d'en savoir plus. Plus sur ce qui s'est passé. Plus sur la réalité des radiations qui les entourent. Plus sur l'avenir du monde. Et encore plus sur leur chance de survie.
Cantonnés dans un camp militaire dans la campagne française, ils vont se confronter au silence qu'on leur oppose sur cette catastrophe.
Parue pour la première fois en 1979, « Les retombées », nouvelle d'anticipation inquiétante et sombre, offre un scénario possible de la catastrophe nucléaire et de la gestion d'urgence mise en oeuvre par les autorités.